500 days of summer : un homme à la sauce Deschanel

Publié le par Sylvain Thuret



Cet été au boulot, une réceptionniste d'un hôtel de Deauville me rancardait sur les films du Festival Américain. Le premier sur sa hot list
Like Dandelion Dust et le second, 500 days of summer. J'ai enfin pu voir ce dernier. Et non je n'ai pas pris son téléphone. 

A boy meets a girl
Il est amoureux. Elle veut bien mais bon faut pas pousser non plus. C'et là le pitch de 500 days of summer, nouvelle entrée dans le top des "films US indépendants", dont le plus récente déclinaison sous forme de vague pop douce amère est née de la montée de Miramax, de la chute des tours et d'une certaine usure du modèle nineties Meg Ryan meets Tom Hanks. Par indépendant, il faut donc comprendre crowd pleaser amélioré (Little Miss Sunshine, Sunshine Cleaning, Juno, Appatow et consorts) et produit au sein d'une succursale de major (ici Fox Searchlight). Il en résulte un film moins con con que la moyenne et qui s'adresse à une génération à laquelle il serait suicidaire de vendre du Nora Ephron

On a donc là un petit film propre sur lui, totalement WASP, un peu voire carrément bobo (on peut même y entendre notre Carla Bruni nationale) MAIS qui propose une radiographie intéressante du couple et des attentes d'un homme un peu moins con con que la moyenne, qui espère the one it is pour vraiment se réaliser. Et qui se rend compte, forcément, que ça ne se passe pas vraiment comme ça dans la réalité.

Flop music
Dire que notre tandem est charmant - lui en bobo propret à la limite du métrosexuel, elle qui illumine l'écran avec son look aussi neat que désuet - et que leur alchimie est épatante serait un doux euphémisme. Et que penser des t-shirts London Calling et autre Joy Division, du passage Expectations versus Reality qui fait déjà date, d'un Here comes your man et Sugar Town balancés comme si c'était là la seule vraie musique, d'une allégeance à Bruce SpingsteenBelle & Sebastian et des Smiths en sauveurs de la musique d'ascenseur ? Lors des premières notes de Bookends, j'ai fondu sur place. Le film est construit comme la playlist d'un ipod jouée en mode shuffle et les souvenirs se roulent à la pelle, mêle. Attention cependant : comme le rappelle d'entrée de jeu la fine frangine du joli Monsieur, ce n'est pas parce qu'on partage les mêmes gouts musicaux que l'on est fait l'un pour l'autre. Mais nous avons là deux spécimens qui se font un devoir de développer leur gout et leur rapport au monde, sans pour autant chopper le melon. Et ça mes enfants, dans un environnement en voie de Dolce Gabbanisation, où tout le monde cite les mêmes références pour rentrer dans le moule effrayant de la médiocrité nullissime ("huge sunsglasses, who okayed that ?"), et bien tout cela pourrait presque passer pour un acte de résistance.

Pour conclure 
Je résiste tant bien que mal à la force centripette de vous mettre des extraits glanés sur Youtube. Les deux lignes sur The boy with the Arab Strap sont tellement inhabituelles et fines que j'en ai été sonné. Afin de ne pas vous couper le chic, voici deux à côté farfelus réalisés pour la promotion du film : 




Si vous avez aimé Eternal Sunshine, si les Pixies ou les Smiths font partie de vos groupes préférés, si votre dernière copine vous a largué alors que vous étiez prêt à passer la cinquième, si vous pensez qu'être un homme rime avec autre chose que boire des binouses devant TF1 et que vous avez passé votre adolescence à écouter du Nick Drake tout en mettant la femme sur un piédestal avec pertes et fracas, ce film est fait pour vous.

Les gonzesses peuvent garder leur
Sex and the city, leur abominable Marc Levy et autre John Gray. Les hommes ont désormais leur manuel de survie ad hoc à l'égard des désillusions en tout genre. Marc Webb, vous êtes désormais dans mon colimateur.  

Like Dandelion Dust, here I come. 

 

Publié dans Cinéma

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